Vivre d'une vie

Besoin de vivre d’une vie

Besoin de rire de moi

Lorsque circonspecte je ne voulais rien prévoir

Et rien délimiter avec toi

De peur de perdre ma contenance.

Besoin de t’entendre dire ces belles phrases

Que je t’inspirais,

Ces mois passés,

Quand j’étais encore ton gemme

Celui d’une vie que tu ne sembles pas regretter aujourd’hui

Cette  vie, un moment spirituellement figé que tu parvenais à contenir.

Etais tu toi-même quand tu me disais, fier,

Plus engagé que jamais

Que j’étais la femme,

Celle de ta vie ?

Je rêve que oui mais comment le saurais-je ?

Tu es parti, puis revenu tête baissée

Sans mot dire pour éteindre mes doutes.

Après tout, pourquoi accorder tant d’importance à des mots

Aussi volatiles que tes idées  exaltantes

« Ma princesse, mon trésor »…, une soupe de fadeurs servie à volonté

Je t’ai pris au mot, absorbée par mes incohérences

Passion ridicule. Je crois que la honte s’est plus que jamais installée

Mon Dieu, je me suis laissée aller à tant de futilités

J’ai voulu m’arrêter mais pensant que j’en mordrais les doigts

J’y suis allée, ne laissant nul recours à ma conscience

Que de bêtises voulues !

J’étais curieuse de connaître la vie des gens

Celle qui prédomine,

Celle qui semble porter le sous-titre de « vie normale ».

Je ris intérieurement de ma chute non-amortie

Mais te voir accentue ma frustration.

Lasse de tout ce qui me rappelle la vie que j’avais besoin de vivre.

Adieu la demeure que je voulais mes mains sur les tiennes ériger.

Je l’ai dit. Je voulais m’arrêter mais je ne l’ai pas fait

Car sans doute l’expérience d’une douche froide m’attirait

Elle a été plus froide que prévu,

Il a fallu que je sorte de ma visée

Avant d’être enrobée par ta virevolte.

                                                                                        Mars 2014